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samedi 30 décembre 2017

La géopolitique de l’eau en Afrique

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Introduction
L’Afrique est un vaste continent dont la superficie représente environ 6% de la surface terrestre totale et un peu plus de 20% de la surface des terres émergées. Sa population s’élève à plus d’un milliard d’individus et représente près de 16% de la population mondiale. Géographiquement, le continent africain est bordé à l’Ouest par l’océan Atlantique, à l’Est par l’océan Indien et au Nord par la mer Rouge, le Canal de Suez et la mer Méditerranée. L’Afrique est donc un continent très étendu qui connait plusieurs climats différents selon les régions, variant ainsi entre des zones arides, désertiques, et des zones humides, chaudes ou tempérées.
L’eau est un élément essentiel à la vie de tout organisme vivant. Elle constitue la ressource la plus abondante de la planète : les mers et océans représentent 70% de la surface terrestre. Néanmoins, seuls 3%  de la totalité d’eau disponible sur Terre est douce. La disponibilité de cette dernière est donc restreinte mais aussi très inégale.
Le développement de l’Afrique repose sur de multiples facteurs dont le principal reste l’accès à l’eau. En effet, ce liquide précieux surnommé « or bleu » est devenu un des enjeux majeurs du continent de par sa rareté. Car l’accès à l’eau douce, mais aussi sa qualité, reste un véritable problème qui, face à la croissance démographique du continent, menace fortement les populations africaines. Si l’eau a un impact direct sur la santé et la sécurité alimentaire des individus, cette ressource joue aussi un rôle prépondérant dans le développement des économies africaines. C’est pourquoi la mise en place de coopérations transfrontalières est nécessaire pour assurer le partage de l’eau entre les pays et réduire le risque de tensions qui pourraient à terme déboucher sur des conflits armés.
Afin de se développer sur le long terme, quels sont les divers défis que doit relever l’Afrique face à la raréfaction de l’eau ?
Voyons d’abord les facteurs qui renforcent le risque de pénurie d’eau, pour ensuite analyser les risques potentiels que peuvent entraîner ces derniers.
1.       Divers facteurs qui renforcent les risques de pénurie d’eau potable
          1.1      Démographie et urbanisation
Le principal défi de l’Afrique en matière de ressources en eau reste l’urbanisation massive de sa population. En effet, le continent connaît une croissance démographique exceptionnelle qui provient essentiellement de l’accroissement des populations dans les villes. Or ce phénomène est directement lié à la question de l’eau car moins de 10% de la population africaine urbaine bénéficie d’un accès privatif à l’eau douce et les ordures ménagères ne sont ramassées que pour 10 à 30% d’entre eux. De ce fait, la majeure partie de la population n’a pas un accès direct à l’eau, ce qui a des effets considérables sur l’environnement. L’utilisation des rivières par les populations pour leurs activités domestiques illustre parfaitement ce problème : les cours d’eau permettent en effet aux individus de pouvoir se laver, de faire leur lessive ou vaisselle, mais aussi d’abreuver le bétail ou encore de laver leur voiture. L’utilisation excessive de l’eau des rivières par la plupart des populations urbaines a de lourdes répercussions sur la qualité de l’eau. Or l’eau insalubre, souvent polluée, est le premier facteur de mortalité des individus car vecteur de maladies.
Sécurité sanitaire en Afrique
          1.2      Fragilisation des écosystèmes
Face aux changements climatiques que connaît la planète, l’Afrique reste le continent le plus vulnérable alors même qu’il est celui dégageant le moins de Co2. Or, cette dégradation de la situation environnementale accroît le risque de pénurie d’eau. L’Afrique doit ainsi faire face aux multiples conséquences environnementales dues aux changements climatiques telles que l’assèchement des lacs, la fonte des glaciers ou encore la désertification.
Les conséquences de l’accroissement démographique touchent aussi l’agriculture qui est le secteur consommant le plus d’eau en Afrique. En effet, les activités agricoles s’intensifient fortement pour pouvoir faire face à la hausse de la demande et nécessitent donc de plus forts besoins en eau. Mais cette augmentation des rendements agricoles n’est pas sans conséquence car elle conduit à une surexploitation des sols qui subissent une forte érosion et une importante dégradation de leur fertilité. Ces derniers deviennent alors de plus en plus imperméables rendant l’exploitation des cultures difficiles et sont à l’origine de fortes inondations. De ce fait, la non-pénétration de l’eau dans les sols met fortement à mal la sécurité alimentaire des populations qui sont donc touchées par la malnutrition. Le développement des activités agricoles est alors à la fois un facteur de la dégradation des terres, mais aussi un risque de pénurie d’eau. Cette intensification de l’agriculture renforce notamment le processus de déforestation afin de créer de nouvelles terres exploitables. Or, les arbres sont de puissants régulateurs d’eau, dont le rôle est primordial pour lutter contre le risque de pénurie.
Si l’activité agricole nécessite beaucoup de ressources en eau, il en va de même pour l’activité industrielle qui connait un fort développement. Or, cette dernière est souvent source de pollution massive qui ne fait pas l’objet de traitement, comme c’est le cas notamment des rejets agro-industriels dans les rivières.
Tous ces phénomènes sont dévastateurs car l’Afrique, de par sa pauvreté et sa corruption, n’est que faiblement capable de s’adapter ou de faire face aux catastrophes. La préservation de l’environnement est donc bien liée à la gestion de l’eau.
          1.3       Inégale répartition de l’eau
L’inégale répartition de l’eau en Afrique est tout d’abord représentée par des disparités territoriales. En effet, l’Afrique est un vaste continent qui est caractérisé par différentes zones climatiques dont les plus touchées par le risque de pénurie d’eau sont les zones semi-arides et arides, c’est le cas notamment de l’Afrique saharienne, australe et septentrionale. De plus, le continent connaît un accroissement des zones endoréiques, c’est-à-dire des régions dont les eaux fluviales ne gagnent pas la mer.
Les changements climatiques viennent par ailleurs renforcer ces disparités territoriales en eau de par leurs effets dévastateurs sur l’écosystème. Ils ont par exemple des conséquences dramatiques sur les précipitations qui sont de plus en plus irrégulières et inégales : les zones d’aridité alternent entre sécheresse et inondation en raison de l’érosion des sols alors que les régions équatoriales bénéficient de plus grandes ressources en eau douce. Néanmoins, bien que ces dernières soient favorisées, cela ne signifie pas que leurs disponibilités en eau sont suffisantes car les multiples facteurs vus précédemment viennent mettre à mal ces ressources. En effet, la croissance démographique et les activités agricoles, industrielles et touristiques nécessitent toujours plus de besoins en eau. En d’autres termes, la demande en eau douce dépasse toujours les ressources disponibles.
La question de l’eau en Afrique est donc sociale et environnementale, mais nous allons voir quelle est aussi source de tensions politiques de par son impact économique pour chacun des pays du continent.

2.      L’eau : une potentielle source de tensions qu’il convient de maîtriser
          2.1      Contrôle de l’accès à l’eau inégal selon les zones
Face à une disponibilité de l’eau toujours plus faible, chaque pays africain essaye d’optimiser et de contrôler l’accès à cette ressource à travers divers moyens. La principale source d’approvisionnement pour les populations, qu’elles soient rurales ou urbaines, se fait grâce aux puits et aux containers de récolte de pluie. Mais certains projets de par leurs envergures nécessitent de véritables investissements, c’est le cas notamment pour la construction de barrages. Ces derniers permettent d’irriguer l’eau vers les villes de la région, mais aussi de la retenir et donc de gérer sa disponibilité. Ils jouent donc un rôle primordial pour la région qu’ils approvisionnent en eau, mais le coût que représente leur construction reste très onéreux : tous les pays d’Afrique n’ont pas forcément les moyens d’investir dans de telles infrastructures. Il en va de même pour l’exploitation des nappes phréatiques dont le coût d’extraction est considérable.
Barrage en Afrique
Par ailleurs, une grande partie des eaux disponibles en Afrique sont transfrontalières. Or, la survie des régions reposant notamment sur l’accès à l’eau, une question primordiale se pose alors : à qui appartient l’eau ? Le Nil par exemple est un fleuve couvrant la subsistance de dix pays mais dont les principaux bénéficiaires restent le Soudan et l’Égypte, les autres pays de la région étant privés en grande partie des ressources du fleuve. On va donc expliquer pourquoi le partage des eaux transfrontalières entre les États peut être source de tensions.
          2.2      Relation entre l’eau et la sécurité internationale
Les ressources en eaux douces peuvent faire l’objet de pressions transfrontalières qui accroissent le risque de conflits ouverts, car l’eau est un véritable instrument de pouvoir pour les pays situés en amont. En effet, ces derniers peuvent maîtriser le débit de l’eau comme ils le souhaitent et ainsi rendre vulnérable les pays en aval. De ce fait, l’eau est une arme économique pour les pays en amont puisqu’ils ont un moyen de pression considérable sur les pays en aval. Par ailleurs, le changement climatique que connait la planète, et donc l’Afrique, mais aussi les divers autres facteurs qui renforcent le risque de pénurie d’eau, ne font qu’accentuer ces pressions transfrontalières.
Face à des réserves en eau douce qui s’amoindrissent, les États africains développent des projets pour pouvoir gérer au mieux leurs ressources. Mais la gestion de l’eau d’un pays peut se faire au détriment d’un autre car ces projets sont souvent conçus au niveau national alors même qu’ils ont un impact direct sur les pays en aval. C’est le cas par exemple de la construction de barrages qui a de multiples répercussions, que cela soit sur le débit du cours d’eau, sur les écosystèmes (la faune et la flore) ou sur la qualité même de l’eau. Ainsi, les irrigations, les aménagements ou encore la pollution réalisés en amont ont de sévères répercussions en aval.
Bien qu’à ce jour, l’eau n’ait pas encore été à l’origine de conflits armés, c’est-à-dire considéré comme ayant un objectif militaire, il convient de veiller avec précaution aux différentes tensions régionales que l’eau peut provoquer car le partage des ressources liées à l’eau est délicat. C’est pourquoi un dialogue transfrontalier doit impérativement être mis en place.
Eaux transfrontalières
          2.3       Développement d’une gestion partagée
Dans le but de préserver au mieux les ressources en eaux transfrontalières, les pays doivent s’engager ensemble dans une coopération régionale afin de définir une vision commune qui permettrait ainsi de développer une logique d’entrainement vertueux. De ce fait, un dialogue interétatique est nécessaire : les États en aval doivent rechercher une solution coopérative avec ceux situés en amont du cours d’eau.
Mais l’élaboration et la construction de coopérations ne sont pas évidentes car les États doivent s’entendre sur tous les aspects de la mise en place d’un tel partenariat : leur divergence d’intérêts conduit souvent à de fortes négociations pouvant s’étaler sur une longue période avant de conclure un accord bilatéral. Une fois la coopération établie, les États se devront de l’appliquer dans le respect des mesures prises pour lesquelles ils se sont engagés. Grâce à ce dialogue transfrontalier, les pays d’une région s’accordent ensemble sur la bonne gestion d’un cours d’eau et peuvent ainsi tous bénéficier des ressources de ce dernier.
L’objectif d’une coopération est de savoir concilier le développement des activités économiques avec la préservation de l’environnement. La gestion des déchets et rejets industriels est donc prise en compte afin d’améliorer la qualité de l’eau et ainsi l’accès à l’eau potable.
Conclusion 
En Afrique, l’exploitation et la gestion de l’eau sont devenues des enjeux stratégiques qui doivent à la fois répondre à des questions sociales, économiques, environnementales et politiques. En effet, l’accroissement démographique et le renforcement des activités industrielles et agricoles renforcent le risque de pénurie d’eau en fragilisant les écosystèmes, et empêchent le continent de pouvoir mettre en place un développement durable. Sur la simple question de l’eau, les pays d’Afrique doivent donc faire face à de multiples facteurs qui peuvent aussi avoir de lourdes répercussions politiques, susceptibles d’être à l’origine de conflits armés. C’est pourquoi la mise en place d’une gestion partagée des eaux transfrontalières est primordiale pour assurer la sécurité, qu’elle soit politique ou sanitaire, entre les États. Une coopération régionale permet ainsi de prendre en compte les intérêts de chacun à travers une égalité d’accès aux ressources en eau.
Le rôle de l’eau est donc multiple en Afrique car il a un impact sur la santé, la sécurité alimentaire, le développement économique, mais est aussi lié aux coopérations transfrontalières et aux changements climatiques. Mais l’Afrique a encore beaucoup à faire car si l’eau a des enjeux économiques et politiques, elle reste encore largement inaccessible pour une grande partie de la population alors même qu’elle est une ressource vitale pour l’individu. Selon l’ONU, « l’eau n’est pas seulement une marchandise, c’est, ou ce devrait être, un droit humain fondamental », ce qui est encore bien loin d’être le cas en Afrique.
Fiona Minchella
Bibliographie

A CONTROLER Réserves et Ressources: Introduction pour l’investisseur profane

En tant que géologue de formation classique, on m’a enseigné la définition de minerai et de dépôt de minerai dès la première minute de mon premier cours de Master, à l’Université du Nouveau Mexique.
 
En début d’après-midi, un jour de la fin de l’été 1975, le Dr. Wolfgang Elston s’est présenté en salle 401 pour son cours de géologie économique, et nous a demandé d’ouvrir le manuel qu’il avait sélectionné pour son sujet, Les dépôts de minerai, par Park et MacDiramid, seconde édition, et d’y lire la phrase suivante, en première page : « Les minerais sont des roches et des minéraux que l’on peut exploiter et dont on peut tirer profit ».
 
Dont on peut tirer profit.
 Elargissons maintenant ce concept de base et cette définition au terme plus général de dépôt de minerai : une masse de rocs ou minéraux que l’on peut exploiter, extraire, transformer et transporter sur un marché et dont on peut tirer profit.  

Dont on peut tirer profit.

Ces deux définitions très simples ont été les concepts clefs fondamentaux qui ont servi d’amarres à mes années de formation ininterrompue et à mon expérience professionnelle depuis que j’ai pour la première fois mis les pieds sur le terrain en tant qu’explorateur pendant l’été 1976. Cette idée est tellement ancrée dans mon cerveau que je dois souvent me rappeler qu’une grande majorité des investisseurs du secteur minier et de l’exploration n’ont absolument aucune idée de ce qu’est véritablement un dépôt de minerai.

J’ai eu, il y a quelques semaines, l’occasion de me rappeler ce manque sérieux de connaissances et de compréhension. Lors un débat public, j’ai entendu une affirmation dénuée de sens, qui ressemblait un peu à ce qui suit : « (Nom de société) a prouvé jusqu’à 1.5 millions d’onces de ressources », « X millions d‘onces d’or ont déjà été produites par la mine et Société est prête à reprendre l’exploitation ».

Pardon ? Des ressources… prouvées… prêtes à être exploitées ??
 
J’ai été très surpris par ces propos, sur lesquels j’ai décidé de revenir ici.

Il existe une différence cruciale entre des ressources minérales et des réserves minérales. Nous, en tant que spéculateurs sur les juniors minières, avons surtout affaire aux sociétés cotées en bourse de Toronto (TSX). Je vais donc exposer ici le système de classification de l’Institut canadien pour les mines, la métallurgie et le pétrole comme établi par les directives nationales 43-101.
 
Comme vous le savez certainement déjà, la différence majeure entre des ressources et des réserves, se résume en ces mots simples : « dont on peut tirer profit ».
 
Voici ce que nous en dit l’Institut canadien pour les mines, la métallurgie et le pétrole :

Une ressource minérale est une occurrence ou concentration de matériau naturel, solide, inorganique ou organique fossilisé, présente sur ou à l’intérieur de la croûte terrestre sous une forme et dans une quantité ou qualité qui la rendent raisonnablement apte à être exploitée à profit. Sa localisation, son volume, sa teneur et ses caractéristiques géologiques sont connues, estimées ou interprétées selon des preuves et connaissances géologiques spécifiques.

Les ressources minérales sont sous-divisées, afin d’en augmenter la crédibilité géologique, en catégories de ressources induites, indiquées et mesurées. Notons que le niveau de confiance des « ressources minérales induites » est insuffisant pour permettre l’application de paramètres techniques ou économiques, ou pour estimer leur viabilité économique.

Une réserve minérale est une partie économiquement exploitable d’une ressource minérale mesurée ou indiquée, qui est démontrée par au moins une étude de faisabilité préliminaire. Cette étude doit inclure des informations adéquates concernant ses facteurs d’extraction, de transformation, métallurgiques et économiques, ainsi que tout autre facteur pertinent qui démontre qu’au moment de la rédaction du rapport, son extraction rentable peut être justifiée. Une réserve minérale prend en compte la dilution et les pertes potentielles qui peuvent se produire lors de son extraction.

Les réserves minérales sont sous-divisées en catégories de confiance croissante : il y a d’abord les réserves minérales probables et réserves minérales prouvées. Les réserves minérales prouvées sont celles qui, après application de tous les facteurs d’exploitation, métallurgiques, de transformation, économiques, marketing, légaux, socio-économiques et gouvernementaux, forment la base d’un projet économiquement viable.

Les relations entre les ressources minérales et les réserves minérales sont représentées dans le graphique ci-dessous :


 
Le concept critique est ici directement lié à notre définition de minerai. Une réserve minérale peut aussi être appelée dépôt de mineraiet être définie comme « une masse de rocs ou minéraux quantifiée qui peut être développée, extraite, transformée et livrée sur le marché et dont on peut tirer profit ».

Je répète : dont on peut tirer profit.
 
Malheureusement de nombreux responsables de compagnies, directeurs de la bourse de Toronto, promoteurs, employés chargés des relations avec les investisseurs, lettres d’information, rédacteurs de sites web, analystes, financiers et autres individus qui, tristement, ont fait les études et ont l’expérience nécessaires pour être appelés ingénieurs ou géologues professionnels certifiés, ne comprennent pas la différence.

Ou peut-être s’en moquent-ils? Serait-il possible que certains utilisent délibérément et malhonnêtement ces classifications comme si elles étaient interchangeables lors de salons professionnels, d’interviews et de conférences publiques et de discussions avec des investisseurs ou abonnés potentiels ?

Comme l’a dit Mark Twain il y a déjà plus de 140 ans, « une mine est un trou dans le sol à côté duquel se tient un menteur ».

L’investisseur non-initié, quand il évalue une société en vue d’investir, doit comprendre qu’une ressource minérale est simplement une masse de rocs minéralisée qui a une teneur élevée de minerai par rapport à l’abondance naturelle d’une matière première minérale donnée. Souvent, cette classification n’apporte pas de données économiques.

Une distinction peut également être faite entre les ressources historiques et les ressources déterminées par les directives 43-101. Une ressource historique est une masse de rocs minéralisée comme définie par l’exploration et le développement, avant l’adoption des directives 43-101 le 1er  février 2001. Ces données plus anciennes doivent être validées par un travail de confirmation des activités d’exploration et de développement, sous la supervision d’une personne « qualifiée », avant de pouvoir être incluses dans une estimation technique de ressources conforme à la directive 43-101.

Nous constatons qu’il existe des dépôts de rocs non exploités dans des mines qui produisaient autrefois, et qui avaient portant été classifiés comme réserves prouvées et probables par des opérateurs avant 2001. Ce n’est qu’après une nouvelle étude de leur teneur et de leur volume que ces dépôts peuvent être définis comme ressources conformes aux directives 43-101. Une étude préliminaire de faisabilité est aussi toujours exigée pour pouvoir porter ces dépôts dans la catégorie de réserves minérales.

Les facteurs d’extraction, métallurgiques, de transformation, économiques, marketings, légaux, socio-économiques et gouvernementaux ont beaucoup changé au fil du temps. Ce qui hier était un minerai viable ne l’est plus automatiquement aujourd’hui, et pourrait ne plus l’être demain.

Une ressource conforme aux directives 43-101 et essentiellement « induite » devrait être particulièrement suspecte pour les investisseurs. Les dépôts de cette catégorie ont un faible niveau de confiance, et vont nécessiter des travaux d’exploration et de développement, et des millions de dollars d’investissements avant qu’il ne soit possible de les classifier comme réserves.

Selon mon expérience, de nombreuses estimations de projets qui déterminent des ressources induites et ont été établies par un ingénieur géologue en freelance ont très peu de chance d’être un jour élevées au statut de ressources mesurées ou indiquées, sans parler du statut de réserve prouvée ou probable.

N’oubliez pas non plus qu’une majorité des juniors minières exploitent le marché des actions. Très peu d’entre elles possèdent des ressources potentiellement viables. Beaucoup ne souhaitent pas devenir des exploitations minières. Parmi celles qui souhaitent parvenir à cet objectif, seule une sur 15 développera un jour un projet minéral, et plus de la moitié finissent par échouer pour diverses raisons. Ainsi, environ cent des 1373 juniors minières seront un jour propriétaire de réserves, et la moitié, voire 30 ou 40, développeront une mine profitable pour leurs actionnaires. Moins encore seront rachetées par des sociétés majeures.

Restez prudent.

Souvenez-vous toujours de la définition de minerai.

Dont on peut tirer profit.

source : http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent--a-controler-reserves-et-ressources-introduction-pour-l-investisseur-profane.aspx?contributor=Mickey+Fulp.&article=2338725144G10020

vendredi 29 décembre 2017

Spécificités de l'industrie minière

Le gisement, une spécificité lourde de conséquences!
Considérons une activité industrielle quelconque, par exemple une entreprise qui fabrique des cannettes métalliques pour des boissons. Cette entreprise achète une matière première, en l'occurrence de l'aluminium ou de l'acier, transforme mécaniquement cette matière première, et revend des cannettes De la même manière, une fonderie achète des concentrés, réalise la fusion, et vend du métal pur ou assez pur pour être considéré comme tel.
Si nous comparons à une entreprise minière, nous constatons immédiatement une différence: la mine n'achète pas une matière première qu'elle transforme. La matière première est dans le gisement, et le gisement appartient à l'entreprise. Le gisement est la première particularité, et elle est lourde de conséquences.
Revenons à notre industrie qui fabrique des cannettes. S'il s'avère que les cannettes de forme hexagonale ont une valeur ajoutée supérieure à celles de forme cylindrique, rien n'empêche de fabriquer des cannettes hexagonales, et de les vendre à un autre prix à d'autres clients. Une entreprise minière, au contraire, ne peut, le plus souvent, fabriquer qu'un seul produit (son concentré), et le vendre à un seul prix, celui fixé par le marché mondial des matières premières.
Finalement, nous verrons que l'industrie minière est une industrie à haute intensité capitalistique, et qu'elle intéresse souvent plus particulièrement l'Etat.
Une localisation imposée
Si on examine l'implantation géographique des usines de valorisation du minerai, il apparaît que celles-ci se situent bien souvent en bord de mer, à proximité immédiate de grands ports. Il ne s'agit pas là d'un effet du hasard. Une implantation de ce type est choisie pour diminuer les coûts de transport des concentrés achetés d'une part, et des métaux vendus d'autre part, mais elle est aussi choisie pour profiter des infrastructures qui existent à proximité du port (infrastructures routières et ferroviaires, approvisionnement en eaux, en énergie, ...).
Dans le cas d'une exploitation minière, nous sommes à l'opposé de cette situation. Pour exploiter un gisement, il faut être sur place. On ne peut créer la mine proprement dite qu'à l'endroit où se trouve le gisement. On pourrait encore envisager d'implanter l'usine de traitement ailleurs, mais les coûts de transport du minerai seraient alors exorbitants.
 
Malheureusement, la plupart des gisements se trouvent dans des zones isolées, loin des infrastructures existantes (par exemple Bou Azzar, Bleïda...). Il faut alors créer ces infrastructures, c'est-à-dire:
 
•l'accès au site minier (pour les personnes, les matériels, les consommables, pour l'expédition des concentrés, ...), ce qui suppose la construction de routes, de voies de chemin de fer, de pistes d'atterrissage, ...;
•l'approvisionnement en énergie, qui suppose soit la réalisation de postes de transformations et la construction de lignes pour se connecter au réseau existant, soit la construction d'une centrale sur place;
•l'approvisionnement en eau, qui suppose soit la construction d'une conduite pour se relier à une source d'eau existante, soit la recherche d'eau sur place avec réalisation et équipement de sondages;
•les liens avec le monde extérieur (internet, téléphone, fax,...);
•la construction d'une cité minière, lorsque les villes existantes sont trop éloignées.
 
Toutes ces infrastructures représentent évidemment un investissement important, dont une partie au moins est à la charge de l'entreprise minière. L'état peut dans certains cas accepter de prendre en charge une partie des investissements, dans la mesure où ceux-ci peuvent aider au développement des infrastructures générales du pays, ou d'une région.
Une industrie à risques
En dehors de sa localisation, le gisement présente une autre caractéristique importante: il n'est jamais parfaitement connu. Pourtant, lorsqu'on veut évaluer la valeur d'un projet minier, on est obligé d'une part de fixer le tonnage des réserves disponibles et la teneur moyenne de ces réserves, et d'autre part d'arrêter des choix techniques tels que la méthode d'exploitation et la méthode de traitement pour ne prendre que les plus évidents.
Ces choix ont une importance cruciale sur les résultats de l'évaluation économique (la recette générée par l'exploitation d'une tonne de minerai est proportionnelle à la teneur de cette tonne). Mais quoi qu'on fasse, ces choix comprennent une certaine incertitude.
L'histoire minière donne de nombreux exemples très parlants en ce qui concerne cette incertitude :
Prenons la mine de St Salvy, par exemple Cette mine, aujourd'hui fermée pour des raisons économiques, était située dans le sud de la France. Elle exploitait
du zinc. Elle avait été mise en exploitation par Penarroya après une campagne de sondages réalisés depuis la surface, et après la réalisation d'un puit et d'une galerie de niveau située en gros à 250 m de profondeur. Cette galerie, d'une longueur de 1500 m, était minéralisée sur 80 % de sa longueur, soit sur 1200 m. Les données de sondage ne contredisant pas cette hypothèse, on a admis que l'on avait 1200 m minéralisés, sur 450 m de hauteur et une puissance moyenne de 3m. Ceci conduisait à environ 5Mt de réserves, à une teneur moyenne de 9 %. L'exploitation a commencé en tranches montantes à partir de la galerie de prospection. Dès la première tranche, il s'est avéré que la longueur minéralisée était beaucoup plus faible que prévue, en fait un peu moins de la moitié de ce qui avait été prévu. Ce point a été confirmé par la suite, puisque sur le gisement de St Salvy proprement dit, seuls 2 Mt ont été exploités ! Par bonheur, une partie des réserves était beaucoup plus riche que prévu, et la teneur moyenne finalement exploitée est de 13 %.
L'exploitation de potasse du Congo donne pour sa part un bel exemple d'incertitude sur le choix de la méthode d'exploitation. Une campagne de sondages de surface avait été réalisée à maille régulière. Tous ces sondages avaient recoupé la couche de potasse à la même profondeur. Sachant que le gisement est d'origine sédimentaire, et que l'on connaît des gisements de potasse parfaitement plats par ailleurs (les mines de potasse d'Alsace, par exemple), les études d'ingénierie ont été faites sur la base d'un gisement parfaitement régulier et plat. La méthode d'exploitation a été définie, et les équipements achetés. Malheureusement, dès que l'on a commencé à travailler dans le gisement, il s'est avéré que le gisement ne se présentait pas du tout tel que prévu. En fait, la région comprenait de multiples accidents tectoniques (des failles), entre lesquels on trouvait des panneaux de gisements pentés. Le hasard a voulu que la maille de sondage corresponde en gros à l'espacement entre les failles, et que donc tous les sondages coupent le minerai à la même profondeur. De fait, on n'avait plus affaire à un gisement parfaitement continu et horizontal, mais à un ensemble de panneaux, tous pentés. En conséquence, les équipements prévus pour l'exploitation n'étaient pas bons. Ils ont dû être abandonnés, L'ingénierie de la mine refaite, et de nouveaux équipement ont été achetés ! (et comme un malheur n'arrive jamais seul, cette même mine a été totalement noyée quelques années plus tard).
Après un exemple de risque réserves (l'évaluation des réserves de St Salvy), nous venons de voir un exemple de risque technique lié à la méthode d'exploitation. Finissons sur un exemple de risque technique lié à la méthode de traitement. Il s'agit de l'ancienne mine de tungstène de Salau, dans les Pyrénées, en France. Cette mine exploitait de la schélite (WO3Ca), qui a la particularité de pouvoir être prospectée aux ultra-violets. Il découlait des études géologiques que la minéralisation était relativement grossière, et qu'en conséquence, 80% du tonnage pourraient être traités par gravimétrie, et seulement 20 % nécessiteraient une flottation. L'usine de traitement a donc été construite sur cette base, et du fait de la topographie locale (L'exploitation se situait dans les Pyrénces), il a fallu la construire en souterrain, dans les montagnes, dans un espace confiné. Très rapidement après le démarrage de l'exploitation, il est apparu que le minerai était beaucoup plus fin que prévu, et qu'en fait il faudrait en traiter 80 % par flottation, et seul 20% pourraient être traités par gravimétrie. En conséquence, il a fallu modifier, et surtout agrandir, une usine souterraine!
 Des ressources finies-Une durée de vie limitée!
Une exploitation minière a toujours une durée de vie limitée, du fait que le gisement est toujours fini. La plupart des gisements sont déjà limités par la géologie. Les gisements en exploitation ont des limites géologiques. Tôt ou tard, l'exploitation aura atteint ces limites, et les mines s'arrêteront.
Il existe bien quelques gisements dans le monde, de fer par exemple, qui semblent infinis d'un point de vue géologique. Mais on a alors une limitation économique, le plus souvent due à l'approfondissement de la minéralisation. Cette caractéristique de finitude distingue elle aussi l'exploitation minière des autres industries. On peut raisonnablement penser que les hommes consommeront encore du coca-cola (ou d'autres boissons) dans des cannettes métalliques dans cent ans, mais il serait déraisonnable d'imaginer que la mine de Guemassa existera encore dans cent ans (du moins pour l'exploitation du zinc).
La finitude du gisement joue un rôle très important dans la sélectivité. On peut déjà le sentir, en considérant que si les réserves étaient infinies, il n'y aurait pas à s'interroger sur la teneur minimale à laquelle on exploite. Il n'y aurait qu'à exploiter le plus riche !
                                            

jeudi 28 décembre 2017

Edgar Experimental Mine

The mountains above Idaho Springs and the nearby communities of Black Hawk, Central City and Georgetown show the abandoned mine openings and remnants of a romantic past: the “Rush to the Rockies” and feverish mining for silver and gold.
The Edgar mine, the Colorado School of Mines Experimental Mine, is a contemporary to that era. In the 1870s, it produced high-grade silver, gold, lead and copper. Today, as an underground laboratory for future engineers, it produces valuable experience for those who are being trained to find, develop, and process the world’s natural resources.
The Mines Mining Engineering Department is proud of the Edgar Experimental Mine and the purposes it serves: educational tours for the public and school groups; cooperation with industry, state, and federal organizations in research; and training of the manpower needed to maintain the nation’s leadership in the field of mineral engineering. Industry is highly supportive of the research and educational programs at the mine. In fact, most of the equipment used at the mine is donated by individual businesses and corporations.